Trois bouchers de la région pourraient devoir cesser de débiter la viande sauvage dès cette année
Les bouchers de la Vallée-de-la-Gatineau accrédités par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) pourraient bien ne plus offrir le service de débitage de la viande sauvage, et ce, dès cette année. C’est en raison d’un changement à la loi régissant cette pratique que les bouchers pourraient prendre une telle décision.
Le MAPAQ, qui tolérait que les bouchers distribuent les restes des animaux débités aux pourvoyeurs et aux trappeurs de la région, interdit désormais cette pratique. S’ils souhaitent poursuivre le débitage de la viande sauvage, ils devront disposer des restes dans un endroit dédié, dont les plus proches se situent à Lachute et Mont-Laurier. En plus de devoir assurer le transport eux-mêmes, les bouchers devront également assumer une facture de 100 $ la tonne à Lachute et de près de 700 $ la tonne s’ils décident de s’en départir à Mont-Laurier. Dans ce contexte, il n’est plus envisageable d’offrir le service, comme le mentionne le propriétaire de la Boucherie O’Max de Gracefield, Sylvain Marchand :
Pour sa part, Guy Lacroix, de Bouchette, avance que 50 % de son chiffre d’affaires provient de la viande sauvage. Si aucune solution de rechange n’est trouvée, il n’aura d’autre choix que de réinventer la structure de son entreprise, ce qui n’est pas une avenue idéale, selon lui.
Quoi qu’il en soit, les bouchers de la région qui offrent ce service n’ont pas jeté la serviette, loin de là. Il tente de trouver une solution, de concert avec la MRC Vallée-de-la-Gatineau, afin de disposer des restes en Haute-Gatineau. Le service de l’Hygiène du milieu et de l’Environnement est en démarche auprès du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques afin d’obtenir les autorisations nécessaires pour composter les restes du côté du complexe environnemental sud à Kazabazua. La directrice de ce service à la MRC, Carolane Saumur-Belley, espère obtenir une réponse vers le mois d’août, soit à temps pour la période de la chasse :
Si cette demande est refusée, la MRC demandera à ce que le MAPAQ accorde un sursis supplémentaire d’un an aux bouchers afin de leur donner l’opportunité de trouver d’autres solutions.